Une photo, quelques mots 55 : Une aventure de Mamie Ginette

 Avec l'Antoine

                                                                                                                                                                                     photo de Romaric Cazeaux

Mamie Ginette, vous la connaissez déjà, c'est elle qui achetait à la nuit tombée, des substances pour soigner une dos bien fatigué.  rappel ICI

Mais elle a fort à faire avec l'Antoine dit l'Toine au bout de 50 ans, il a des envies qui le titille...Mais elle veille au grain la Mamie Ginette.

Mamie Ginette comme chaque jour fait sa promenade. Elle doit tenir la forme ; elle doit soigner son dos, les médicaments cela ne fait pas tout.  Armée de sa canne à pommeau tête de chien , elle parcourt ses chemins de campagne qu’elle aime tant.

Mais aujourd’hui c’est différent. Elle a surpris une bribe de conversation téléphonique qui l’a intrigué ; d’ailleurs l’Toine dès qu’il a entendu son pas lourd a coupé la communication comme si c’était une erreur. Faut dire qu’la Ginette elle est plus de la première minceur. Mais on la  lui fait pas comme ça à la Mamie Ginette. L’est pas bien maligne mais c’est pas au vieux singes qu’on apprend à faire la grimace et elle entend encore bien les sonneries des semèsses. Cette fois, elle est sûre il a rencard. Ce doit être cette coquine de XXXX ou alors la nouvelle petite de la boulangerie. Elle lui fait bin des courbettes et des risettes quand il va chercher le pain et y met bin du temps.

Elle a mis son plan pour le surprendre. Non pas qu’elle soit jalouse Mamie Ginette, depuis cinquante ans, elle en vu d’autres mais elle  veut pas qu’on lui mente. Déjà il y a vingt ans, elle avait eu des doutes….

Elle fait semblant d’aller faire sa sieste. Elle est fatiguée à ce qu’elle dit. L’Toine prend la précaution de l’accompagner dans la chambre, il ne voudrait pas que sa hanche en prothèse flanche ! Sacrée Mamie Ginette, sitôt le Père Toine parti, elle rejette d’un coup de talon la courtepointe, celle remplie des plumes d’oies, de celles que sa mère avait sacrifiée pour leur faire un cadeau de mariage.

Elle enfile sa veste de laine dont elle a achevé le tricot  la semaine dernière, et la voilà qui s’engage  dans le petit chemin derrière le cimetière. Il monte et  Ginette souffle  un peu, son cœur est fragile. Mais le jeu en vaut la chandelle. Elle aura le meilleur point de vue pour surveiller l’Toine. Pas très fin comme rendez-vous ; pas d’imagination déjà quand il avait  vingt ans il choisissait c’tendroit-ci pour r’trouver les bonnes amies.

Appuyée sur la corniche en pierre, elle regarde au loin et se dit qu’elle a eu une vie pas facile mais belle. Elle se perd un peu dans les meilleures pensées ; elle a toujours été positive la Mamie Ginette et joyeuse, les naissances des enfants et des petits enfants surtout la dernière. Elle juste deux semaines, un vrai petit amour.

Soudain, elle entend frémir les buissons en dessous d’elle. Elle aperçoit le chapeau noir du Toine celui qui a des grands rebords. Qu’est-ce qui croit ? Vais pas l’reconnaît’ l’ vieux fripon.

 Un caillou roule sous ses pieds ; Toine lève la tête, il rougit de stupeur… Pris la main dans le sac… Et la petite qui est là devant lui.

-  Bin, mon pauv’Toine,   lance Mamie Ginette un sourire sardonique aux lèvres, t’fais donc pas  des idées va,  les jeunettes maintenant elles portent  plus de strings et je parie bin que t’arriv’ras pas à la biquer…F’rais mieux de rentrer ! 

Lilou

dimanche 4 novembre 2012

Comments

[Cardamone]

J'adore ce genre d'humour!

[Soène]

Quel coquin ce Toine, Lilou et sa Ginette drôlement futée :lol:

Avec la p'tite jeunette de la boulangerie ? j'y crois pas !

Tu as dû t'amuser à écrire ton billet, comme moi je me suis amusée à le lire :lol:

Bonne semaine & bisous d'O.

[Leiloona]

J'aime bien le tour que prend l'histoire ! ;)